Reconnaître les phonèmes de notre langue dans les sons des matières, des éléments et des paysages, puis explorer notre langue par cette écoute.
A l’origine nommée “des mots des sons”, la proposition consistait à faire écouter à des participants des sons d’objets et de matières et de les reproduire par des vocalises et des sons gutturaux. Dans un deuxième temps, nous jouions des “phrases musicales” avec les objets et la voix, puis nous tentions d’écrire les sons sous forme d’onomatopées. La proposition s’est élaborée au fil des expérimentations par l’inclusion du mouvement et des paramètres du son. Ma pratique du field-recording et celle autour des paysages sonores, ont naturellement croisés cette recherche, pour donner forme à cette installation. Celle-ci s’active avec des participants.
Des phonèmes en caoutchouc sont ordonnés sur des panneaux de liège, selon des caractéristiques communes aux sons de la langue française et aux sons paysagés. L’exploration de la sphère phonatoire fait éprouver aux participants la naissance des phonèmes, dans la bouche, la gorge et la résonance de tête. Cet “aller-retour” entre le corps et les sons écrits, ouvre vers le caractère universel des phonèmes et plus largement du langage.
Les phonèmes peuvent épouser les formes sur lesquelles ils sont posés, permettant ainsi de les prononcer, selon des courbes et des hauteurs variables. Des supports proposent ainsi les variations de hauteurs et d’autres indicateurs sont élaborés pour la variation d’intensité et de durée des phonèmes prononcés. Commencé en 2008, ce travail se poursuit au grès des recherches et des actions avec des participants.